1993

MAVOR MOORE TALKS CULTURE

AT NATIONAL

DISTRICT DIRECTORS' MEETING

by Sylvie Peltier

 

 

Mavor Moore

 

Mavor Moore, playwright, producer and former chair of the Canada Council, spoke at the recent national meeting of district directors.

 

With the referendum results still fresh in everyone's mind, Moore reflected on a speech he had written 12 years ago in the aftermath of the Quebec referendum. Expressing dismay at the extent to which his old speech mirrored today's situation, Moore urged the district directors to give culture high priority. "Our most important problems are cultural," he argued, "Cultural tensions are cropping up everywhere and governments are tested by how well they can accommodate cultural diversity."

 

The difficulty for cultural administrators lies in their struggle with two contradictory goals: the notion that the past can be preserved, and the desire to build something new for the future. Also, the effort to establish a common theme may, in the end, only serve to create diversity.

 

The role of government in cultural funding, according to Moore, is to encourage creativity, the sharing of our dreams, and our nightmares, as reflected in multi-faceted cultural mirrors. The temptation to sketch, sculpt and design this creativity must be resisted because it is self-defeating. An official stamp of approval turns artists into propagandists, and diminishes their effectiveness.

 

"If we are to encourage people to be creative," declared Moore, "we must understand that economics, politics and technology are the servants, and not the masters.

 

National identity is born of a diverse and vigorous cultural life. Citing Ireland, Moore asserted that there is no connection between getting into power and ensuring cultural vitality. This is where the challenge of cultural funding resides - giving a voice to the established and the inexperienced, the marginal and the mainstream, so that when tensions and tempers run high, instead of pulling a gun, we will "draw" one.

 

 
 

1993

MAVOR MOORE PARLE CULTURE

A LA REUNION

DES DIRECTEURS DE DISTRICT

par Sylvie Peltier

 

 

Mavor Moore

 

Mavor Moore, auteur dramatique, réalisateur et ancien président du Conseil des arts du Canada a pris la parole lors de la réunion générale nationale des directeurs de district.

 

Les résultats du référendum encore frais à la mémoire, M. Moore s'est inspiré d'un texte qu'il avait rédigé, il y a 12 ans, tout de suite après le référendum québécois. S'étonnant du fait que son ancien discours reflète si bien la situation actuelle, M. Moore a incité les directeurs de district à s'occuper prioritairement de culture. «Nos problèmes les plus importants sont d'ordre culturel, a-t-il soutenu. Les tensions culturelles pointent de toutes parts, et on jugera les gouvernements en fonction de leur capacité d'adaptation à la diversité culturelle.»

 

Les administrateurs du domaine culturel doivent réaliser deux objectifs contradictoires : préserver l'héritage du passé et mettre en place des structures nouvelles pour l'avenir. En outre, une tentative de promotion d'un thème commun pourrait se solder par un accroissement de la diversité.

 

Selon M. Moore, le rôle du gouvernement dans le domaine du financement culturel consiste à promouvoir la créativité, ainsi que le partage de nos rêves et de nos cauchemars tels qu'ils sont reflétés par les nombreuses facettes des miroirs culturels. Il faut lutter contre la tentation d'esquisser, de sculpter et de dessiner ce que nous entendons par créativité, parce que ce serait aller à l'encontre du but souhaité. L'approbation officielle transforme les artistes en propagandistes et limite la portée de leurs oeuvres. «S'il nous faut encourager la création, a prévenu M. Moore, nous devons comprendre que l'économie, la politique et la technologie sont les serviteurs et non les maîtres.»

 

L'identité nationale est issue d'une vie culturelle diversifiée et vigoureuse. Citant l'exemple de l'Irlande, M. Moore a déclaré cependant qu'il n'y avait aucun rapport entre le fait d'accéder au pouvoir et celui de garantir la vitalité culturelle. Et c'est là que réside le défi du financement culturel : donner la parole aux artistes chevronnés comme aux novices, aux marginaux comme aux conformistes, de manière à ce que, lorsque les tensions et les passions sont exacerbées, nous sortions nos pinceaux au lieu de brandir une arme.

 

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